L’esprit d’une débutante

31 mai, 2017 ◊ Par Claudie Pfeifer ◊
mai 31, 2017 ◊ Mon histoire

L’esprit d’une débutante

Femme âgée en vélo sur chemin.

L’esprit d’une débutante

Claudie les bras dans les air au bord de la mer.Après toutes ces années d'enseignement, j'avais l'impression que j'avais besoin de me ressourcer, de prendre du temps pour moi et découvrir des nouvelles avenues pour enrichir ma pratique et ma pédagogie.

De plus, je m'oriente de plus en plus dans le domaine du vieillissement et ma croyance est qu'il est possible de continuer à être mobile, en contact avec sa vitalité quelles que soient ses limitations et ce, jusqu'à un âge avancé.

Aussi ai-je plongé dans une certification de professeurs pour le programme : « les os pour la vie » de Ruthy Alon pendant une année. J'ai suivi des stages de 5 à 10 jours pour découvrir, expérimenter et intégrer 90 processus destinés à maintenir la vitalité osseuse et prévenir l'ostéoporose.

Cela faisait de nombreuses années que je n'avais pas été débutante dans une approche. J'ai développé la méthode « emballons-nous » au cours d'une quarantaine d'années, en créant mes thèmes et leçons au fur à mesure des sessions. Mais, c'est avec curiosité du jeune enfant que j'ai commencé à découvrir ce programme.

Nous étions soit allongés sur des tapis au sol, soit assis sur des chaises. Par exemple, allongés sur le dos, les mains ou parfois les pieds, devaient repousser le mur pour retrouver la fluidité de la vague en nous. Certaines leçons étaient familières pour moi. Je travaille la vague depuis très longtemps, à l'aide des moveball, (petits ballons de 26 cm plus ou moins gonflés). Le ballon est en effet l'objet médiateur principal dans la méthode emballons-nous.

Toutefois, cette formation m'a permis de vivre des explorations fonctionnelles nouvelles, inconnues avec des mouvement inhabituels. Parfois, je trouvais ça difficile, je voulais bien faire, je voulais trop bien faire, je forçais trop, j'avais mal. J'allais trop loin, trop vite. J'avais la conscience de ce qui se passait et je pensais à mes élèves. Je revoyais mes élèves, surtout à leurs débuts, mettre trop d'effort pour effectuer les exercices.

L'art à développer, est d'utiliser un 20 % d'effort. Cela fait référence à la Loi Weber et Fechner à propos de la relation entre la sensation et le stimulus physique.

Pour rester simple, je vais utiliser une métaphore : Si je tiens dans ma main une pierre et qu'une plume se pose sur la pierre, je ne sentirai pas la présence de la plume. Mais si je n'ai pas la pierre dans ma main, alors je peux ressentir la plume qui se dépose dans ma main. La pierre représente l'effort. Pour simplifier, je dirais que plus je force, moins je sens. Mon cerveau est incapable de différencier les variations au niveau de mes sensations. Je risque de forcer et de me blesser. Moins je force et plus je peux ressentir les variations et les modifications dans la fonctionnalité. Quand l'effort est moindre, le cerveau peut différencier les sensations.

Mais voilà, j'avais oublié cette loi.

Parfois, je me suis demandée : malgré toute mon expérience et mes connaissances, comment est-ce possible que j'ai autant de difficultés à faire certains exercices? J'avais l'impression d'être croche et très peu fluide.

Pas confortable pour mon ego!

En fait, j'étais prise avec le syndrome du débutant. Je me retrouvais dans un environnement différent de d'avant. Mes habitudes développées dans ma méthode devaient se transformer. Je devais lâcher prise et oublier ce que je savais pour m'ouvrir avec curiosité et humilité à ce programme et à son nouveau vocabulaire de mouvement.

En prendre conscience, m'a permis de réduire l'effort et de ralentir. J'ai accepté que ce soit difficile et j'ai arrêté de pousser sur moi en privilégiant les micro-mouvements en douceur. Je me suis souvent reposée lorsque je ressentais le besoin de pause.

J'ai pu constater sur moi-même que les progrès étaient proportionnels à la douceur envers moi-même. Même après de nombreuses années d'expérience, nous restons des débutants devant l'inconnu et cela demande d'avoir une attitude d'empathie envers soi-même.

Une belle leçon d'humilité que j'ai hâte de partager avec mes élèves.

Claudie Square 1

A propos de l'auteure

Je suis Claudie Pfeifer, éducatrice somatique, conférencière. Fondatrice du studio en ligne “vieillirsansretrecir.com”.  Auteure du livre « Vivre en forme sans violence, les micro-mouvements pour bouger au quotidien ». A fondé et dirigé le Centre emballons-nous à Montreal pendant 15 ans. Depuis 1972, ma passion est d’accompagner des femmes et des hommes à prendre conscience de leur corps et retrouver la fluidité dans les mouvements de la vie quotidienne pour renforcer l’estime de soi et rayonner dans le monde jusqu’à un âge avancé.

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