J’ai adoré être à ce congrès ! J’y ai participé au nom du Regroupement d’Éducation Somatique du Québec, qui fête cette année ses 30 ans d’existence. Rencontrer et discuter avec d’autres professionnels sur la complémentarité de nos approches au service de l’humain m’a mis un baume au cœur. Je suis sortie de ce congrès de très bonne humeur.

Dans un monde marqué par tant de turbulences, par la montée de la haine et une instabilité grandissante, ce congrès m’a apporté un réel réconfort. Il remet l’humain au centre de sa démarche de santé, d’autonomie et d’optimisation de soi. Ce travail d’éducation somatique, bien qu’il ne résolve pas tout, amène une lueur d’espoir : il permet de mieux habiter son corps, d’être plus présent à soi-même et de savourer chaque instant avec plus de sérénité.

Pourquoi partager avec vous mon expérience au Congrès de la Santé Intégrative et comment la démarche de VieillirSansRétrécir.com s’inscrit pleinement dans cette approche? Parceque la santé intégrative remet l’humain au centre de sa propre transformation en encourageant la collaboration entre divers professionnels pour une prise en charge globale.

Quoi de plus réjouissant que d'entendre une rhumatologue d'expérience accompagner ses patients atteints de maladies inflammatoire par les changements importants dans la façon de se nourrir au point de diminuer la médication améliorer grandement leur condition; ou encore d'assister à un panel de divers professionnels sur la diminution de la douleur chronique.

Prenons l’exemple d’une douleur à l’épaule. Différents professionnels vont chacun apporter une contribution précieuse à la réhabilitation en améliorant la mobilité et en réduisant la douleur. Une injection de cortisone va soulager temporairement l’inflammation, mais si la cause profonde du problème n’est pas adressée, la douleur risque de revenir.

En éducation somatique, notre approche est complémentaire : je m’intéresse aux stratégies apprises et utilisées par la personne qui souffre, à sa manière de bouger et de s’organiser. L’objectif devient alors d’apprendre à porter attention à ses habitudes de mouvement et d’explorer de nouvelles options pour sortir des schémas habituels qui entretiennent l’inconfort ou la limitation. Collaborer avec d’autres professionnels est essentiel pour la personne qui souffre mais tant que les habitudes limitantes ne sont pas adressées, les traitements peuvent durer longtemps et le problème persister.

En éducation somatique, la priorité n’est pas le symptôme lui-même, mais plutôt ce qui a mené au problème. Diversifier sa façon de bouger est incroyablement libérateur. Par exemple, une douleur récurrente au genou peut être soulagée en réorganisant la posture, en portant attention à la mobilité de la cage thoracique et en expérimentant différentes façons de se mouvoir. Cette approche stimule la plasticité cérébrale et permet des changements durables.

Laissez-moi vous raconter une histoire inspirante : celle des genoux de Moshe Feldenkrais, créateur de la méthode du même nom, aujourd’hui enseignée mondialement. Docteur en physique et grand maître de judo, il s’est blessé gravement aux genoux à deux reprises. Plutôt que d’opter pour la chirurgie, il a observé attentivement sa façon de bouger et a réalisé que ses blessures étaient liées à sa perception de lui-même. En modifiant cette perception et en explorant de nouveaux schémas moteurs, il a non seulement guéri, mais a aussi posé les bases de sa méthode, fondée sur la capacité du cerveau à se réorganiser pour bouger et penser autrement.

Notre corps a une immense capacité d’adaptation. En apprenant à mieux l’écouter et à varier nos mouvements, nous ouvrons la porte à un bien-être durable. C'est encore vrai même si nous avançons en âge.